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Les organismes vivants comme inspiration et matériau de construction pour un ingénieur du 21ème siècle
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Les organismes vivants comme inspiration et matériau de construction pour un ingénieur du 21ème siècle
Midis de l'AILouvain 2024-2025 #6
Les Midis de l'AILouvain
Nous poursuivons en 2024-2025 la série à succès des Midis de l'AILouvain.
RAPPEL: Les Midis de l'AILouvain consistent à mettre en contact durant l'heure de midi des chercheurs de l'UCLouvain (tous alumni de l'Ecole Polytechnique de Louvain) et des entrepreneurs et industriels des environs de Louvain-la-Neuve. L'objectif de ces rencontres gustatives est de partager l'état des connaissances et de la recherche avec l'industrie dans un laps de temps restreint et de permettre un minimum d'échanges instructifs autour d'une bonne assiette.
Au programme cette année (SAVE THE DATES!)
- 19 septembre à 12h00 : Pr. Aude SIMAR
- 17 octobre à 12h00 : Pr Renaud RONSSE
- 5 décembre à 12h00: Pr. Joris PROOST
- 16 janvier à 12h00: Pr. Sophie HERMANS
- 13 février à 12h00: Pr Emmanuel DE JAEGER
- 22 mai à 12h00: Pr. Alain JONAS
Le prochain Midi de l'AILouvain accueillera à la LOUVAIN HOUSE, le Professeur Alin JONAS , ingénieur civil physicien 1986 et docteur en science de l'ingénieur 1992 de l'UCLouvain, et professeur à l’Ecole Polytechnique de Louvain depuis 1995 .
Alain JONAS
Alain Jonas, ingénieur civil physicien (EPL 1986) et porteur d’un baccalauréat en philosophie (UCLouvain, 1986), a obtenu un doctorat en sciences de l’ingénieur (science des matériaux) en 1992 à l’Université catholique de Louvain. Après un post-doctorat au sein du laboratoire de recherches d’IBM dans la Silicon Valley, il a rejoint le FNRS puis le corps professoral de l’UCLouvain en 1995. Il a été chercheur visiteur à l’Université de Cambridge (UK) en 2007, et au MIT (USA) en 2017, chaque fois pour une année financée pour partie par la fondation Fulbright.
Alain Jonas mène des recherches portant sur l’auto-assemblage de grandes molécules (des macromolécules) pour réaliser des objets présentant des propriétés d’intérêt, tels que des surfaces capables de répondre à des stimuli, d’interagir avec des cellules ou de résister au mouillage par l’eau, des dispositifs organiques semiconducteurs ou ferroélectriques, des matériaux plastiques éco-dessinés, des catalyseurs auto-assemblés, et plus récemment des matériaux intégrant des bactéries pour des applications thérapeutiques. Par-delà ces applications, son intérêt est de comprendre comment de grandes molécules peuvent être en quelque sorte programmées pour former des assemblages présentant des propriétés d’intérêt, les instructions du programme d’assemblage pouvant être stockées dans la structure-même des molécules ou dans leur environnement – ce que le vivant fait constamment. Ses recherches se situent donc à l’intersection de la nanotechnologie, de la chimie supramoléculaire, et de ce que les anglo-saxons appellent « soft matter physics ».
Alain Jonas est membre de la classe « Technologie et société » de l’Académie royale des Sciences, Lettres et Beaux-Arts de Belgique ; il a publié plus de 240 articles dans des journaux scientifiques reconnus, cités plus de 12000 fois ; encadré plus de 30 thèses de doctorat ; et participé à de nombreux projets de recherche au niveau européen, fédéral, régional, communautaire, outre des contrats de recherche industriels. Il a été doyen de l’école polytechnique de Louvain (EPL) de septembre 2020 à août 2024, un des vice-présidents de l’institut de la matière condensée et des nanosciences (IMCN) de 2015 à 2018, et responsable du pôle de recherche « Bio- & Soft Matter » de cet institut de 2010 à 2013, outre d’autres fonctions liées à l’enseignement dans les programmes d’ingénierie civile de l’EPL.
Les organismes vivants comme inspiration et matériau de construction pour un ingénieur du 21ème siècle
Quand on dispose de plus de 3,5 milliards d’années d’essais, d’erreurs et de sélections pour optimiser un système complexe, on a forcément un avantage. Ce temps, c’est celui que la Vie a pu utiliser pour parfaire les organismes qui la constituent. Pourtant, la Vie est presque totalement ignorée dans la formation de la plupart des ingénieur·es civil·es, qui se targuent néanmoins d’être des spécialistes de l’optimisation. Un mouvement se dessine cependant, plus curieux des approches utilisées par la Vie, qui apparaît comme singulièrement inventive, performante, et évidemment éco-respectueuse. Du bio-mimétisme, une méthodologie qui consiste à s’inspirer de la structure et des propriétés d’organismes vivants pour fabriquer des dispositifs et des matériaux, à l’utilisation de micro-organismes dans des matériaux qui deviennent de la sorte pour partie vivants, un nouveau chemin se développe. Durant cet exposé, je présenterai quelques exemples de cette approche, dont certains issus de mon laboratoire, en indiquant les limites et les espoirs que suscitent certains de ces développements, en particulier face aux défis de la transition. En tant qu’ancien doyen de l’école polytechnique de Louvain, j’en profiterai aussi pour discuter des limites de la formation des ingénieur·es civil·es dans ce contexte.
Au plaisir de vous y retrouver nombreux!